Philosophie et perception : Exposé introductif.

La réalisation d’un cours sur la perception pose des difficultés qu’on retrouve par ailleurs, mais qui sont ici un peu plus marquées.

Tout d’abord, son étude philosophique peut malaisément être dissociée de la considération d’autres notions également étudiées en classe de Terminale. Plus on y réfléchit, plus on voit que sa conception s’approfondit à mesure qu’on parvient à relier la chose, de plus en plus distinctement, à d’autres choses : en effet, tout en conservant sa spécificité, la perception se conçoit mieux dès lors qu’on la place au carrefour d’autres analyses notionnelles, entre conscience et inconscient, entre matière et esprit, entre art, langage et interprétation, etc. Les multiples disciplines et perspectives intellectuelles qui prennent cette notion pour objet central d’investigation ne sauraient donc être négligées : on pense aux sciences exactes, mais aussi à la psychologie, aux travaux d’esthétique, à la phénoménologie.

Se frayer son propre chemin dans un dédale de controverses, parfois d’apparence assez technique, semble délicat. Dès le moindre essai de définition rigoureuse de ce concept, ne se trouve-t-on pas presque sommé de prendre un certain parti pris théorique ? En vue d’esquisser quelques manières intéressantes de se tirer de ces embarras, les axes d’investigation de cette formation ont été ainsi conçus.
Il peut être fructueux d’abord de faire une brève mise en perspective des principaux enjeux de problématisation, dont il vient d’être fait état succinctement.

Ensuite, on commencera par présenter une première orientation philosophique essentielle tournant autour de la pensée classique. À ce titre, un exposé de Michel Fichant, professeur émérite de l’Université de Paris IV, présentera les tenants et aboutissants de la critique que fait Leibniz de la fameuse doctrine cartésienne.
Il a semblé bon de faire suivre cette communication par une exposition de l’approche phénoménologique. Philippe Fontaine, professeur à l’Université de Rouen, nous proposera de cerner l’originalité de cette perspective.

Enfin, la troisième partie de ce stage conclura sur une réflexion plus ciblée, prenant pour fil conducteur un auteur, Erwin Panofsky, lequel a beaucoup médité la question de la perception artistique en corrélation étroite avec l’examen du caractère polysémique des œuvres d’art (Patrick Attali).