Éléments de philosophie féministe (journée PAF)
- Argumentaire de la journée
- Thomas Crespo « Qu’est-ce qu’une épistémologie féministe ? Les effets du genre sur la science (...)
- Léa Védie « Se repérer dans les théories féministes contemporaines, ou petit guide de (...)
- Géraldine Carranante « Les biais de notre perception : le male et female gaze »
- Sarah Mazouz « Les liens entre féminisme et multiculturalisme : les notions d’universalisme (...)
- Bénédicte Delsinne « Comment faire de la philosophie féministe en classe ? Quelques pistes »
Argumentaire de la journée
L’idée même d’une philosophie féministe interroge : pourquoi une telle philosophie existe-t-elle ? A quoi correspond-elle ? Quel est son contenu ? Si la réflexion féministe s’est emparée de la philosophie comme objet d’étude c’est que, dans ce domaine comme dans bien d’autres (la littérature, l’histoire, les sciences, etc.), les femmes pâtissent d’un défaut de visibilité. Il y a un male gaze en philosophie, comme il y en a dans les productions cinématographiques, par exemple. Comment ce haut lieu de la pensée dont le fer de lance est le combat contre les préjugés a-t-il pu élaborer, entretenir et conforter l’idée selon laquelle les femmes étaient inaptes à philosopher ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur la philosophie et sur notre désir de philosopher autrement ? Plonger dans le champ complexe et prolifique de la philosophie féministe, c’est prendre conscience de la richesse de ses productions depuis plusieurs dizaines d’années ; c’est voir le chemin parcouru et celui qui reste à parcourir ; c’est, comme pour le mouvement féministe lui-même, dresser un constat, celui de la domination masculine, et engager une lutte, celle pour l’égalité des hommes et des femmes dans le partage des tâches théoriques.
On pourra réfléchir à la façon de traiter certaines notions du programme de philosophie (la nature, la justice, la raison, la science) en adoptant une position féministe, c’est-à-dire en proposant une lecture critique d’un certain nombre de textes majeurs de l’histoire des idées. On pourra aussi réfléchir à ce qu’est une femme, question dont la réponse, loin d’être évidente, nous engage déjà sur les chemins de la philosophie. On pourra encore s’emparer de la question de l’épistémologie féministe en dévoilant l’importance du biais masculin dans les sciences. Enfin, il sera intéressant de s’arrêter sur le rapport entre féminisme et multiculturalisme, en clarifiant des notions comme celles d’universalisme et d’intersectionnalité, par exemple. Ces différentes pistes n’épuiseront pas le champ d’investigation propre à la philosophie féministe, mais elles auront au moins le mérite de commencer à en dresser la carte.
Il y avait une 30aine de participant.es présent.es. Le format des communications fut le suivant : 45min de présentation suivi de 20min de questions-réponses. Nous avons enregistré les présentations (à l’exclusion de la période de questions-réponses). La qualité des enregistrements n’est pas professionnelle, et on entendra donc quelques imperfections que j’espère peu dommageable pour la compréhension et l’argumentation. On trouvera aussi sur cette page quelques compléments bibliographiques communiqués par les intervenant.es, pour celles et ceux qui souhaiteraient creuser.
L’élaboration de cette journée doit beaucoup au travail de Manon Garcia et son équipe de traductrices et traducteurs pour le volume des Textes clés de philosophie féministe, publiés chez Vrin. Les cinq communications se situent très opportunément sur les principaux domaines d’application de la philosophie féministe : l’épistémologie, la philosophie politique, l’esthétique, la sociologie critique et la pédagogie.
Cette journée enfin avait été programmée début 2021 et elle fut plusieurs fois repoussée par la pandémie. Et puis a eu lieu en Sorbonne un certain colloque "sur les dérives du déconstructionnisme" (le 7 janvier 2022) qui a donné de la publicité à certains des thèmes de cette journée. (On comprendra ainsi les quelques références ironiques et néanmoins rigoureuses de certaines intervenantes.)
Que les oratrices et l’orateur ainsi que tous et toutes les participantes soient chaleureusement remercié.es pour leur concours : ce fut une journée de formation mémorable de par sa qualité d’écoute et l’intérêt qu’elle aura suscités.
Thomas Crespo « Qu’est-ce qu’une épistémologie féministe ? Les effets du genre sur la science en train de se faire »
Thomas Crespo est professeur de philosophie dans l’académie de Lyon, et rédige une thèse de philosophie à l’ENS Lyon. On trouvera plus d’information sur ses activités de recherche et un moyen de le contacter ici.
Léa Védie « Se repérer dans les théories féministes contemporaines, ou petit guide de déconstruction à l’usage d’un ancien ministre »
Léa Védie est professeure de philosophie dans l’académie de Lyon, et rédige une thèse de philosophie à l’ENS Lyon. On trouvera plus d’information sur ses activités de recherche et un moyen de le contacter ici.
Géraldine Carranante « Les biais de notre perception : le male et female gaze »
Géraldine Carranante est docteure en philosophie. On trouvera plus d’information sur ses activités de recherche et un moyen de le contacter ici.
Sarah Mazouz « Les liens entre féminisme et multiculturalisme : les notions d’universalisme et d’intersectionnalité »
Sarah Mazouz est chargée de recherche au CNRS au CREAPS (Centre d’Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales). On trouvera une présentation de ses recherches et de ses publications récentes, ainsi qu’une adresse de contact ici.
Bénédicte Delsinne « Comment faire de la philosophie féministe en classe ? Quelques pistes »
Bénédicte Delsinne est professeure de philosophie au lycée Galilée à Franqueville-Saint-Pierre, et chargée de cours à l’INSPÉ et à l’université de Rouen.
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