Critique immanente et négation déterminée chez Hegel et Marx - Philosophie - Espace pédagogique académique

Critique immanente et négation déterminée chez Hegel et Marx

Dans le cadre du Séminaire de recherche doctorale et post-doctorale « Négation et Crise », conférence de Frédéric Montferrand, Doctorant, A.T.E.R à l’Université de Rouen.

Jeudi 23 janvier 2014
13h00-14h00
Bâtiment Lavoisier, Salle F508.

UNIVERSITE DE ROUEN – UFR des Lettres et Sciences Humaines – 76821 MONT SAINT AIGNAN CEDEX

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Dans cette intervention, nous voudrions aborder le thème de la négation à partir d’un concept qui, dans la tradition de l’hégélianisme de gauche, lui est étroitement apparenté : celui de critique. Nous nous proposons plus précisément de revenir sur les diverses torsions que Marx et certains de ses successeurs « hétérodoxes », de Lukács à l’école de Francfort, ont pu faire subir aux concepts hégéliens de critique immanente et de négation déterminée de manière à transformer la philosophie en théorie critique de la société. La problématique générale que nous développerons est la suivante : si la philosophie n’est autre que « son temps appréhendé en pensée », selon la célèbre définition de la préface aux Principes de la philosophie du droit, comment peut-elle se retourner sur son contexte socio-historique d’apparition et en favoriser ainsi la transformation radicale ? Nous verrons que la solution marxienne à ce problème consiste à fonder la critique sur l’existence de contradictions sociales, et à interpréter ces dernières comme des facteurs de conflits dans lesquels il convient de prendre parti. Nous proposerons alors de complexifier cette solution en distinguant deux modèles d’articulation entre critique immanente et négation déterminée : un premier modèle repose sur la connexion des concepts de possibilité réelle et de transcendance immanente. Un second modèle fonde au contraire le recours à la critique immanente sur l’impossibilité d’accéder à une position transcendante, de sorte que l’immanence est entendue au sens de l’autoréflexion. Par là nous voudrions non seulement suggérer la permanence de motifs hégéliens dans la théorie critique, mais aussi poser la question de savoir lequel de ces deux modèles mérite d’être actualisé aujourd’hui.