Peut-on croire à l’amour ? - Philosophie - Espace pédagogique académique

Peut-on croire à l’amour ?

Disputatio 2014
En ouverture des Fêtes de Jeanne d’Arc,
le vendredi 23 mai 2014,
à 20h00, dans la cathédrale de Rouen

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Intervenants :

Nathalie Sarthou-Lajus est rédactrice en chef adjointe de la revue Etudes, mensuel de culture contemporaine fondé par les jésuites. Philosophe, elle est l’auteur de plusieurs essais dont Eloge de la dette (PUF, 2012) et Sauver nos vies (Albin Michel, 2013).
Jean-Pierre Winter est psychanalyste et il a également suivi une formation de philosophie. Il est président du Mouvement Freudien et auteur de nombreux livres tels que Dieu, l’amour et la psychanalyse (Bayard, 2011) et Transmettre (ou pas) (Albin Michel, 2012)

Argumentaire :
C’est un fait, nos sociétés occidentales n’y croient plus. L’amour comme valeur idéale, stable, socialement reconnue, qui la partage encore ? Nous vivons clairement la remise en cause de cette vision de l’amour-pour-la-vie, assortie de celle d’un Dieu Amour garantissant nos lendemains et nous assurant que « l’amour est plus fort que la mort ». Depuis longtemps déjà, la psychanalyse a dévoilé en l’homme une tendance à absolutiser ses désirs : celui-ci a appris à se méfier des projections, des promesses et des idéaux, il admet que l’amour meurt et renaît, et qu’il est plus sage de l’accepter. La vie est si longue ! Le fait même que certains « croient » encore à l’amour n’indique-t-il pas qu’on ne peut pas être sûr qu’il durera toujours ? Nous verrons ce que Jean-Pierre Winter préconise à cet égard.
Face à lui, nous écouterons Nathalie Sarthou-Lajus pour qui l’amour représente une valeur indépassable, un absolu, même si son dernier livre témoigne qu’il lui fut dur de se relever d’une déception sentimentale majeure. Paradoxalement elle croit, elle, à l’amour : peut-être même dirait-elle qu’elle y croit d’autant plus qu’elle est passée par son absence, et qu’on ne saurait vraiment y croire qu’à ce prix. Le renoncement et le sacrifice font-ils nécessairement partie de l’amour ? Ne peut-on simplement « vivre d’amour », comme dit sainte Thérèse de Lisieux ? Et si Aragon chante qu’ « il n’y a pas d’amour heureux », n’est-ce pas parce qu’il a oublié ce décentrage vers un Autre qui seul nous guérit de notre malheur ? Faisons le pari que pour ses 10 ans d’existence, cette Disputatio nous fera à nouveau réfléchir et enrichir notre quotidien.

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