Savoir lire et expliquer un texte - Philosophie - Espace pédagogique académique

Savoir lire et expliquer un texte

, par Franck Lelièvre - I.A. I.P.R., Frédéric Blondeau - Format PDF Enregistrer au format PDF

 Un constat

Les élèves sont souvent « désemparés » devant les textes, « se découragent vite » : ils ont « besoin d’être guidés » car la lecture et le commentaire des textes sont un vecteur essentiel de notre enseignement (O. Chiche).
D’où la nécessité de prendre tout le temps et de procéder par étapes.
Il convient d’insister sur la nature d’un sens qui n’est pas donné mais à former, à découvrir.
C’est un travail qui doit être un plaisir car il est actif : partir de ce que l’élève aime ou pas, faire droit à toutes ses réactions. Danger d’un patrimoine qui resterait extérieur voire hostile. Désacraliser.
« Expliquer » un texte philosophique n’est pas répéter ou restituer quelque chose qui serait disponible, c’est repenser des pensées et, se faisant, produire en soi des pensées, même très modestes au début. Ceci n’a rien d’immédiat ni de simple.

Distinguer des niveaux de lecture :

  • Lecture-déchiffrement : qui reconnaît un sens - jamais assuré, commencer par s’assurer de la bonne compréhension des termes et des tournures.
  • Lecture-usage : ordonnée à une fin pratique, une intention à expliciter.
  • Lecture-penser : cherche à comprendre, explicite des arguments, interroge ce que dit le texte. Elle ne va jamais de soi car le texte ne dit jamais une seule chose.

D’où la nécessité d’un travail de contextualisation mais aussi de traduction : confrontation à une langue autre par sa forme comme par son contenu, travail préalable sur le lexique et la syntaxe.

Travail d’écriture ou de réécriture du texte dans sa propre langue. Écrire un courrier à l’auteur et le prendre à parti.
Lectures qui accompagnent l’année. Achat de quelques livres comme ce qui restera à l’élève.

Des élèves qui peuvent présenter certaines formes d’illettrisme, constat de l’ampleur des carences à prendre en charge car il n’est jamais trop tard. Choix des polices et de la présentation.
D’où nécessité de faire lire à haute voix. Proposer des lectures guidées et à plusieurs. Pratique de « l’arpentage » (lecture divisée d’un texte par groupes).
Utilité d’un carnet de lecture et d’une variation des textes à découvrir

 Exemple d’intégration de la lecture dans le travail du cours

Expliquer un texte de philosophie
Quelques pratiques et retour sur des expériences.
Olivier Chiche


Texte d’Aristote sur la justice
Un exemple de sujet 3 avec les questions.
Frédéric Chanu

 Proposition d’un protocole de lecture

  1. Faire souligner : en rouge, le mot important qui se répète le plus. En vert : les exemples qui se rattachent à ce thème. Par un trait, les termes ou membres de phrase dont le sens est obscur
  2. Extraire une ou deux formules particulièrement frappantes et que l’élève retient pour votre carnet de citations.
  3. Rédiger et réécrire le texte avec ses propres mots.
  4. Chercher et proposer des lectures : films ou exemples qui peuvent être mis en rapport avec ce texte.
  5. Écrire un courrier à l’auteur.

 Mode d’emploi possible pour le sujet 3

Depuis quelques années, les questions (option 1) sont ordonnées selon trois parties : A. Éléments d’analyse (trois-quatre questions) ; B. Éléments de synthèse (trois questions) ; C. Commentaire (deux questions). Les questions du B. sont standardisées, celles de la partie A et C varient en fonction du texte.

Le constat est que les principales difficultés rencontrées par les élèves sont :

  • La longueur de l’exercice :
    Un effort conséquent et de la fatigue. Une solution possible : fixer un gabarit pour la longueur des réponses : A : plus long ; B. : nécessairement plus bref ; C plus long : prendre le temps de la réponse mais cerner l’essentiel.
  • L’ordre de rédaction des réponses : difficulté qui tient à l’effort d’appropriation du texte.
    Mieux vaut commencer par B – faire saisir à l’élève la globalité de sens du texte pour revenir ensuite au travail de séparation et d’élucidation. Le B éclaire le A.
  • La partie C : difficulté de développer une réflexion plus personnelle.
    On peut indiquer qu’il s’agit de la partie critique. L’élève peut s’aider de ce qu’il a appris en cours. Il doit essayer de voir comment les questions lui font prendre de la distance. Certaines questions de la partie C ressemblent à la forme « essai » en HLP : ce n’est pas une dissertation. L’élève formule une vraie réponse, la sienne, il s’engage avec des arguments.

Suite.

Rédaction : O. Chiche, F. Lelièvre.

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